Les Juifs et la France sous Napoléon
Le 9 février 1807, le Grand Sanedrin est réuni à Paris par Napoléon, Il composa une assemblée de 111 notables juifs nommés par les préfets, puis réunira durant un mois un grand Sanhédrin de manière à recevoir des réponses claires et sans ambiguïté à une série de questions :
Les questions les plus importantes.
–Est-il licite aux juifs d’épouser plusieurs femmes?
–«Il est défendu aux Israélites de tous les Etats où la polygamie est prohibée par les lois civiles, d’épouser une seconde femme du vivant de la première, à moins qu’un divorce avec celle-ci, prononcé conformément, aux dispositions du Code Civil et suivi du divorce religieux, ne les ait affranchis des liens du mariage.»
–Une juive peut-elle se marier avec un chrétien et une chrétienne avec un juif?
–«les mariages entre israélites et chrétiens, contractés conformément aux lois du Code civil, sont valables ; bien qu’ils ne soient pas susceptibles d’être revêtus de formes religieuses, ils n’entraîneront aucun anathème».
–Les juifs nés en France et traités par la loi comme citoyens français regardent-ils la France comme leur patrie? Ont-ils l’obligation de la défendre ? Sont-ils obligés d’obéir aux lois et de suivre les dispositions du Code Civil?
–«La France est notre patrie, les Français sont nos frères». «Les juifs sont prêts à défendre la France jusqu’à la mort».
–Qui nomme les rabbins?
–«Aucun rabbin ne pourra être élu : s’il n’est natif ou naturalisé français ; s’il ne sait la langue française . Celui qui joindra, à la connaissance de la langue hébraïque, quelques connaissances des langues grecque et latine sera préféré, toutes choses égales par ailleurs.»
–«Les fonctions des rabbins seront : d’enseigner la religion et la doctrine renfermée dans les décisions du grand Sanhédrin; de rappeler en toute circonstance l’obéissance aux lois, notamment et en particulier à celles relatives à la défense de la patrie… de célébrer les mariages et de déclarer les divorces, à condition, bien entendu, que les intéressés aient justifié, au préalable, de l’acte civil de mariage ou de divorce.»
Conclusion du Grand Sanedrin
La session du grand Sanhedrin qui prit place en février et mars 1807, commença par ces mots :
«Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui a placé sur le trône de France et le Royaume d’Italie un prince d’un si noble cœur (Napoléon)… Ces ordonnances montreront aux nations que nos dogmes sont compatible avec les lois civiles sous lesquelles nous vivons, et ne nous séparent point du tout de la société des hommes… »
Réponse de la France
«Il sera établi une synagogue et un consistoire israélite dans chaque département renfermant 2.000 individus professant la religion de Moïse…
Chaque synagogue particulière sera administrée par deux notables et un rabbin, lesquels seront désignés par l’autorité compétente.
Les fonctions du consistoire sont de veiller à ce que les rabbins ne puissent donner, soit en public, soit en particulier, aucune instruction ou explication de la loi qui ne soit conforme aux décisions doctrinales définies par le grand Sanhédrin.»
- «Chaque consistoire proposera à l’autorité compétente un projet de répartition entre les israélites de la circonscription, pour l’acquittement du salaire des rabbins.»
Ces lois régissent la communauté juive française depuis 210 ans sans aucun problème ni contestation.
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